Samedi 6 août : Le matin, nous partons prendre le petit déjeuner en ville, comme le font la plupart de gens ici, avec Barry. En route, on s’arrête car il doit aller chercher sa commande pour le restau au marché le plus proche. Il se gare en laissant le coffre grand ouvert et nous fait faire un tour entre les étals de fruits plus exotiques les uns que les autres, les poissons, les volailles… puis nous retournons à la voiture dont un marchant a rempli et fermé le coffre. Barry nous emmène alors tester le petit déj typique : le laksa, une soupe avec des nouilles et des crevettes, très bonne, accompagnée de la boisson traditionnelle : le teh c special, ou thé trois couches, car il est servi sans que les ingrédients (sucre liquide, lait et thé) soient mélangés, ce qui est plutôt classe! On se rend compte avec soulagement que Barry n’est absolument pas froid, mais au contraire très accueillant, bien que peu bavard et avec un visage peu expressif, ce qui est plutôt déroutant ! Avant qu’il ne reparte au boulot, il nous dépose en ville en nous montrant les poins principaux. On se rend à l’office du tourisme, mais surprise, c’est fermé les week ends… Qu’à cela ne tienne, armés d’une carte basique de la ville, on se ballade au hasard des rues. On commence par le quartier chinois, avec ses superbes temples colorés et surchargés de décorations, puis marchons le long de la rivière, découvrant ainsi l’espèce de lotus géant qui sert de palais des ministres (je crois) côte à côte avec d’humbles maisons de pêcheurs. On arrive ensuite dans le quartier indien, rempli d’échoppes, et où l’on teste des boissons aux couleurs intrigantes (et le goût aussi). On traverse un bazar pour se rendre au pied d’une grosse mosquée rose aux coupoles dorées digne d’un Disney d’Aladdin, puis repartons en passant par le quartier des hôtels, où se trouve d’énormes buildings, contrastant beaucoup avec le reste de la ville, et qui abrite les touristes. On y trouve aussi des Macdo, KFC, Pizza Hut…Quel dommage, quand on connait la qualité de la nourriture malaisienne ! En route on croise plusieurs statues très kitsch de chat, car Kuching veut dire chat en malaisien. L’ambiance est très relaxe, personne n’est pressé, les voitures roulent de façon un peu aléatoire mais doucement, il n’y a pas de mendiants et les rues sont plutôt propres (dur de juger quand on arrive juste de Singapour, la ville où les chewing-gum sont interdits pour éviter de salir les rues…). Les gens ne parlent pas tous anglais mais en général il y a toujours quelqu’un pas trop loin pour aider. Ils sont très serviables, ravis de pouvoir nous aider à visiter leur pays et leur culture, et aussi très honnêtes ! Par contre la chaleur est torride, et nous rentrons vite nous mettre au frais à la maison (il y a la clim dans la chambre, et une douche froide à disposition). Vers 3h, on commence à avoir faim, et nous allons au restaurant de Barry pour manger, mais il n’est pas là. La gérante du restau, qui doit être la seule personne à parler assez bien anglais, nous prend sous son aile et nous aide à choisir notre repas et boisson. On retourne à la maison passer l’après midi au frais, en attendant l’heure du marché. Et oui, demain, c’est dimanche, et tout les paysans des alentours se rendent à Kuching pour vendre leurs produits. Mais la route étant assez longue, la plupart d’entre eux arrivent le samedi soir et commencent à faire affaires, avant de passer la nuit sur les étals. Nous allons donc nous y promener une fois la chaleur un peu retombée. C’est vraiment immense, et on y trouve de tout, des fruits aux poissons en passant par des portes-bonheurs, des orchidées ou encore des tortues domestiques. Une bonne portion est réservée à la nourriture à emporter, et c’est un vrai plaisir de marcher d’un étal à l’autre pour découvrir des mets dont nous n’avons pas idée ! Même chose lorsque l’on se ballade dans les étals de fruits et légumes, c’est impressionnant de ne pas connaître les ¾ des espèce vendues ! On essaie quelques fruits, curieux, en demandant au vendeur ou aux passants comment nous sommes censé les manger (papaye, mangues, dragon fruit, pomme d’eau, logani…) On détecte un peu plus loin une odeur nauséabonde, mais on a été prévenus et savons ce que c’est : du durian, un fruit dont raffolent les asiatiques. Le fruit dégage une odeur très forte de pourriture sucrée, écœurante, et c’est pourquoi il est interdit dans les hôtels, les bus, les métros et autres lieux publics. Mais en bons Français on sait bien que l’odeur ne fait pas tout (le durian sent quand même moins fort que certains fromages de notre connaissance), et allons tester ! Le vendeur, très sympa nous laisse goûter un tout petit peu sans nous forcer à acheter, connaissant la curiosité et la répulsion qu’ont les touristes vis à vis de ce fruit. C’est plutôt bon, alors on en achète un qu’il nous ouvre pour qu’on puisse le manger tout de suite, et on s’assoit au bord d’un trottoir pour déguster. Le fruit est de la taille d’un gros melon, vert et couvert de piquants. L’intérieur est séparé en plusieurs compartiments qui abritent une graine entourée d’une épaisse couche de pulpe blanche et très crémeuse : c’est cette pulpe qu’on mange, en y trempant les doigts ou en suçant la graine. Le goût est vraiment original, c’est très sucré, un peu écœurant, mais en même temps très fort, avec presque un goût d’ail et d’oignon. Plusieurs passants s’amusent de nous voir nous délecter d’un fruit que 9 touristes sur 10 détestent. Une famille de touristes italiens s’arrêtent au stand, visiblement curieux d’essayer ; on leur fait signe de venir tester le nôtre. La femme n’aime pas du tout, tandis que le mari est intrigué ; le petit (4-5 ans), refuse catégoriquement d’essayer après avoir senti ! On s’échange quelques conseils sur les fruits à essayer au marché, puis continuons notre route. Nous rentrons alors tranquillement tandis que la pluie tombe, rafraichissant un peu la nuit.
Les photos.